Cultures traditionnelles
Il existe dans l'Empire Ru-nin-ho trois ethnies qui cohabitent, et donc trois cultures à l'origine. Cependant, l'ethnie dominante (Ru-nin-ho) a progressivement imposé sa culture comme étant la plus noble, la plus prestigieuse, la plus importante. Si chaque ethnie a pu conserver quelques traces de sa culture traditionnelle, l'emprise de l'empire est très visible et marquée, rendant les pratiques d'autres ethnies parfois... mal vues. Environ trois siècles se sont écoulés depuis les premières conquètes de Fukkan par les Ru-nin-ho, ce qui est loin d'être suffisant pour effacer toutes leurs cultures. Fukkan est donc une île culturellement assez différente de Ru-nin, et les tensions politiques et culturelles y sont généralement plus importantes : les dirigeants sont issus de l'Empire et les directives officielles essayent de s'appliquer, mais le peuple est un étrange mélange de traditions et cultures essayant tant bien que mal de cohabiter.
Ru-nin-hoL'honneur est la chose la plus importante à Ru-nin-ho, et perdre son honneur est vu comme pire que la mort. Certaines largesses peuvent être prises avec une personne du peuple mais quelqu'un d'hiérarchiquement élevé ne peut se permettre d'action déshonorante s'il escompte conserver son prestige, sa place, voire sa vie. Il s'agit principalement d'un honneur guerrier : la défaite (principalement par abandon), la lâcheté, la traitrise et l'incompétence sont les caractéristiques les plus déshonorantes. Il n'est en revanche pas déshonorable d'être pauvre ou malchanceux à condition de ne pas se complaire dans sa situation.
La culture, l'art et la beauté tiennent une grande place dans la vie de l'empire, et sont généralement associé à la féminité. Par exemple, plus un homme sera efféminé, plus il sera considéré comme "beau". L'enseignement des arts dits "nobles" (danse, musique, théatre et pour les plus riches : calligraphie) font partie des prérequis essentiel à la vie en société, et il n'est pas rare qu'une personne sache jouer d'un instrument, chanter ou jouer une pièce sans même savoir lire ou écrire. L'enseignement de l'écriture n'est d'ailleurs pas généralisé et seuls les plus riches y ont accès. La paleur de la peau est également associé à la beauté et à la richesse (prouvant que ces messieurs dames n'ont pas besoin de travailler en extérieur et peuvent se consacrer aux arts nobles).
Les moeurs sexuelles peuvent sembler bien plus libres que par chez nous, mais elles sont en réalité subtilement hiérarchisées. L'homosexualité féminine comme masculine ne sont pas mal vues, il s'agit pour eux d'un développement normal de la curiosité et d'un attrait naturel pour le "beau". Cependant, il est très mal vu qu'une femme ait des relations avec d'autres personnes après son mariage. De la même façon, les Ru-nin-ho pratiquent la polygamie (un homme peut avoir plusieurs femmes, et bien que la première ait une place hiérarchique plus importante dans sa maisonnée, tous ses enfants sont ses héritiers légitimes), mais pas la polyandrie (une femme ne peut avoir plusieurs maris) et le mariage est exclusivement hétérosexuel, l'homme étant marié a plusieurs femmes mais pas les femmes entre elles (bien que les épouses entre elles soient libres de pratiquer ce qui leur plait ensemble). Avoir une maitresse n'est pas un problème pour un homme (et ses éventuels bâtards, bien que moins légitimes, ne sont pas méprisés en règle générale), une femme mariée n'aura pas du tout la même liberté et risque d'être mise à l'écart (un certain déshonneur).
Mis à part ces quelques exceptions, la société de l'empire n'est pas vraiment sexiste, en cela que les femmes peuvent accomplir comme un homme toutes les taches guerrières, administratives et religieuses sans que cela ne soit inhabituel. Si les Daimyô sont traditionnellement des hommes, leurs femmes ne leurs sont pas hiérarchiquement inférieures et il est attendu d'elles qu'elles suivent le même entrainement aux armes et à la gestion du domaine afin de prendre la tête de leur domaine ou de leurs armées au besoin.
En tant que nation principalement guerrière, l'assimilation d'autres ethnies est rarement pacifique et cela leur convient comme étant traditionnel et nécessaire. Une fois conquis et intégré à l'empire, les peuples conquis peuvent parfois devenir leurs égaux et leurs partenaires de combat, mais un certain racisme demeure et les mariages inter-ethnies sont vus comme étonnants (mais pas nécessairement négativement).
HungDeux notions sont culturellement très importantes pour les Hung, il s'agit de l'utilité et de la liberté. La valeur d'une personne ne dépend pas de sa naissance, de son honneur, ni même vraiment de son savoir, mais de ce qu'il apporte au clan en contribuant à la communauté clanique. Cet apport peut être aussi bien guerrier, marchand que le simple fait d'enfanter une descendance. L'idée de liberté est également primordiale, et implique une absence de réelle notion de "propriété privée" (tous les biens appartiennent au clan et tous les membres du clan peuvent en faire usage), de mariage (bien que certains couples pratiquent une certaine exclusivité sans que cela soit mal vu), ou d'emprisonnement (on lui préfère généralement le banissement et la peine capitale). Cependant ces valeurs traditionnelles des Hung sont en péril face à l'empire, et la plupart des clans ont disparu en tant que tel. Ces cultures très différentes sont bien souvent à l'origine de conflits entre Ru-nin-ho et Hung, ce à quoi s'ajoute la disparition presque totale de leurs chamans et croyances animistes, parasités par l'empire.
Quelques clans ont réussi à se maintenir non-officiellement, mais leur influence est fortement limitée par la repression, cela reste donc rare et secret. Chaque clan est dirigé théoriquement par un patriarche ou une matriarche, une personne choisie par les membres du clan (le titre n'est pas héréditaire), c'est cette personne qui prend la plupart des décisions importantes, et qui accorde ou non à un étranger le droit de faire partie du clan.
Depuis la domination impériale sur leurs terres, quelques Hung ont adopté le mode de vie de l'empire, les autres s'organisant en villages provisoires, en bande de bandits ou recherchant des métiers pouvant leur laisser vivre leurs traditions (éleveur, chasseur, caravanier, etc.).
YaoLeur société pourrait se rapprocher de ce que l'on imagine de l'Europe médiévale, relativement sexiste et traditionnelle. Les femmes sont, par nature, inférieure aux hommes, et ne peuvent ni hériter, ni prendre (la plupart du temps) de réelle décision. Elles sont généralement reléguées à des roles de procréation et d'entretien de la maison, et doivent autant entretenir leur apparence que leur sociabilité au cours de fêtes populaires ou privées. Elles ne sont pas forcément bien malheureuses de leur sort, n'étant pas destinée à la guerre (où les hommes peuvent réquisitionnés de force), et étant généralement sur-protégées par leurs pairs. En effet, s'en prendre à une femme (ou à un enfant) est considéré pour les Yao comme le pire des crimes, et ce peu importe la raison ou si la femme en question a commis une faute. La violence conjugale, le viol, sont passibles de la peine capitale. L'adultère est également très mal vu, et peut être motif de divorce (ce qui implique que l'homme a perdu sa valeur car incapable de plaire sa femme, un très grand déshonneur). L'homme comme la femme peut demander le divorce. Si les relations homosexuelles ne sont pas interdites, elles sont conservées dans l'intimité, le secret le plus total : les mariages sont monogames et hétérosexuels uniquement. Le travestissement comme la transidentité sont vus comme une maladie (un mauvais esprit dans le bon corps) mais cela n'implique pas que des mesures soient prises contre (on les traitera cependant plutôt comme des enfants : il est très mal vu de s'en prendre à eux, mais ils n'ont aucun pouvoir ni influence dans la société).
L'érudition est quelque chose de très important, ainsi que l'art pictural et la sculpture, et un homme (comme une femme) est généralement encouragé à apprendre, et estimé pour son savoir. La plupart des scientifiques, médecins, chercheurs, inventeurs, sont célèbres et respectés. La plupart de Yao sont athées, mais certains avaient pu partager quelques croyances animistes avec les Hung, notamment par leur pratique du mariage inter-ethnie, qui était pour eux une façon très courrante d'assimiler tout ce qui leur est différent et d'éliminer les tensions entre les peuples (ce qui est perçu comme étant l'origine même de la fondation de Yao, peuple exilé se mêlant aux autochtones pour obtenir terres, puis pouvoir).
Ces traits culturels n'étant pas totalement opposés à eux de l'empire, ils ont pu perdurer sous le joug de l'occupation et même après l'annexion de leur territoire, bien qu'il soit à l'origine de quelques tensions, notamment au sujet de la place de la femme dans la société. Les Yao étaient avant tout une monarchie absolue très hiérarchisée avant leur chute, la structure même de leur société a été quelque peu chamboulée au cours de ces derniers siècles, résultant en un étrange mélange culturel. L'influence de l'empire est très perceptible sur les Yao, qui contrairement aux Hung, semblent s'intégrer plus facilement à cette nouvelle société.